La Bastide Clairence au Pays Basque


Une jolie place centrale, des rues avec maisons typiques qui entourent l'église, petite balade sympathique.
L'histoire de cette bastide date du XIIIème siècle, époque à laquelle la Navarre perd le Guipuzcoa (province espagnole) et par là son accès à la mer.
Le roi Louis Ier de Navarre obtient alors du roi d'Angleterre (le Labourd est alors propriété de la couronne d'Angleterre) un droit de passage sur l'Adour et choisit La Joyeuse, le seul affluent navigable.
Afin de gérer le port et de développer le commerce le roi de Navarre décida la création d'une bastide à l'extrémité nord de son royaume. La ville se voit octroyer une charte en 1312 par Louis Ier de Navarre, futur Louis X le Hutin.

"Louis, fils ainé du roi de France, par la grâce de Dieu roi de Navarre, comte palatin de Champagne et de Brie ; nous faisons savoir à tous présents et à venir que devant rester attaché aux pas de notre susdit père, nous concédons et donnons à notre nouvelle bastide Clairence devant être construite en notre royaume de Navarre les libertés, franchises et coutumes (ou de semblables à elles) que notre seigneur et père a accordées - alors qu'il tenait le comté de Bigorre à la nouvelle bastide de Rabastens."

La Bastide Clairence était née.
Qu'est-ce qu'une bastide ?
Non, la bastide n'est pas une maison de campagne du sud-ouest !Les bastides étaient des villes fortes créées d'autorité au Moyen-Age.
Entre la croisade des Albigeois et la guerre de Cent Ans (XIIIème-XIVème), ces fondations répondent à un certain nombre de caractéristiques communes d'ordre politique, économique et architectural, correspondant à un essor urbain exceptionnel en Europe à cette époque.
Les bastides sont d'une part la constitution d'un pouvoir politique et économique local et démocratique (avec un consulat, un marché, des foires, des poids et mesures, une milice), et d'autre part l'institution d'un plan local d'urbanisme avec son règlement.
Dans les bastides, les chartes de coutume définissaient les droits et devoirs des habitants, relativement avancés pour l'époque. Les habitants avaient par exempe le droit de devenir propriétaires.
Le rôle de la place du marché y devient primordial : la cité, généralement agencée en damier, est entièrement conçue à partir de cette place, ; autour d'elle, sont attribués des lots de taille égale, de 6-7 mètres de largeur.

Deux types d'architecture caractérisent les maisons actuelles :
- la maison à pignon (toit à deux pentes) avec une façade à colombages de couleur rouge ou vert, encorbellement, fenêtres à meneaux et linteaux gravés,
- la maison navarraise, rectangulaire, au toit à quatre pentes et munie d'une entrée principale cintrée.



La montée vers l'église
Quelques maisons de la place centrale

Maison Vieille, construction représentative du style navarrais

La mairie

Metre-Etalon de 1807

Vue aérienne (©Geoportail)

Plan-schema de la ville
L'ancien cimetière israëlite
Au début du XVIIème siècle, une importante colonie israélite de juifs séfarades, réfugiés d'Espagne et du Portugal, s'implante à La Bastide Clairence.


Le cimetière fut le premier acquis par les juifs portugais dans la région.


Le cimetière israélite est le témoin de la présence de cette communauté qui va jouer un rôle important dans le commerce et la finance du village.

Le village compta jusqu'à 70-80 familles juives.
Au XVIIIème siècle le nombre des familles juives chute à 15. En 1785 il n'en reste plus que 6, la communauté disparaît complètement ensuite.


La plus ancienne tombe date de 1620, la plus récente de 1785.

Sur 18 d'entre elles, la date du décès est exprimée dans le calendrier hébreu, et, à partir de 1659, tous les prénoms sont bibliques.

Le cimetière chrétien et l'église Notre-Dame de l'Assomption
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption a été bâtie en 1315, et reconstruite en 1776.




On peut noter la forme massive de son clocher tel que le guide le signale, mais il nous faut surtout remarquer l'allée couverte qui entoure l'édifice. Il s'agit là du cimetière chrétien de la Bastide Clairence qui date du XIVème siècle.


Vue du porche roman (XIVe siècle)





Les concessions à perpétuité font que des enterrements y ont toujours lieu de nos jours. Le village est le seul du Pays Basque à faire perdurer ainsi ces funérailles, et ce sans discrimination de classe.

A l'intérieur de l'église, tout d'abord les typiques tribunes des églises basques.




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